Face au succès du statut d’autoentrepreneur, nombreux sont ceux qui se posent la question de savoir s’il existe des alternatives pour développer leur activité. En effet, si ce régime simplifié a permis à de nombreux travailleurs indépendants de se lancer facilement, il peut également présenter certaines limites selon les projets et les ambitions de chacun. Dans cet article, nous vous proposons d’étudier différentes options susceptibles de répondre à vos besoins.
1. Le portage salarial : une solution intermédiaire entre salariat et entrepreneuriat
Le portage salarial est un dispositif permettant aux travailleurs indépendants d’exercer leur activité tout en conservant le statut de salarié. Concrètement, ils sont employés par une société de portage, qui se charge de facturer leurs prestations auprès des clients et de leur verser un salaire en contrepartie. Ce système présente plusieurs avantages :
- Il permet de conserver les avantages sociaux liés au statut de salarié (sécurité sociale, retraite, chômage…).
- Il simplifie la gestion administrative et comptable, puisque la société de portage s’occupe notamment des déclarations fiscales et sociales.
- Il offre une certaine souplesse dans l’organisation du travail (choix des missions, horaires…), tout en offrant un cadre sécurisé.
Cependant, le portage salarial présente également quelques inconvénients, notamment un coût plus élevé que le statut d’autoentrepreneur (frais de gestion de la société de portage) et une dépendance vis-à-vis de cette dernière.
2. La création d’une entreprise individuelle ou d’une société : pour les projets à fort potentiel de développement
Si vous envisagez de développer votre activité à grande échelle et/ou de vous associer avec d’autres personnes, la création d’une entreprise individuelle (EI) ou d’une société peut être une solution intéressante. Il existe différents types de sociétés (EURL, SARL, SAS…), chacun présentant ses propres caractéristiques et avantages :
- L’entreprise individuelle : simple à créer et à gérer, elle est adaptée aux projets solos.
- L’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) : similaire à l’EI, mais avec une responsabilité limitée aux apports en capital.
- La SARL (Société à Responsabilité Limitée) : adaptée aux projets impliquant plusieurs associés, elle offre également une responsabilité limitée aux apports en capital.
- La SAS (Société par Actions Simplifiée) : très flexible en termes de gestion et d’organisation, elle est particulièrement adaptée aux projets innovants et/ou nécessitant des investissements importants.
Néanmoins, ces statuts impliquent généralement une gestion plus complexe et des obligations fiscales et sociales plus importantes que l’autoentrepreneur. Il convient donc de bien se renseigner avant de se lancer.
3. La coopérative d’activités et d’emploi (CAE) : une alternative solidaire et collaborative
Les coopératives d’activités et d’emploi (CAE) sont des structures qui permettent à des entrepreneurs de mutualiser leurs compétences, leurs ressources et leurs moyens pour développer leur activité. Elles offrent un cadre collectif et solidaire, favorisant l’échange, la collaboration et le partage de connaissances entre les membres. Les CAE présentent plusieurs atouts :
- Elles proposent un accompagnement personnalisé dans la création et le développement de l’activité.
- Elles assurent une gestion administrative et comptable simplifiée, en prenant en charge certaines tâches (facturation, déclarations…).
- Elles offrent la possibilité de tester son activité avant de s’engager dans la création d’une entreprise ou d’une société.
Toutefois, intégrer une CAE implique également de partager les bénéfices avec les autres membres et de se conformer aux règles de fonctionnement établies par la coopérative.
4. Le statut d’agent commercial : pour les professionnels de la vente
Le statut d’agent commercial est spécifique aux professionnels dont l’activité principale consiste à vendre des produits ou des services pour le compte d’une ou plusieurs entreprises. Ce statut offre une grande autonomie et permet de bénéficier de commissions sur les ventes réalisées. Cependant, il ne convient pas à toutes les activités et implique de disposer d’un réseau et d’une capacité à prospecter efficacement.
En définitive, le choix du statut le plus adapté à votre projet dépendra de vos objectifs, de vos besoins et de vos contraintes. Il est donc important de bien se renseigner et, si nécessaire, de se faire accompagner par des professionnels (experts-comptables, avocats, conseillers en création d’entreprise…) pour prendre la décision la plus éclairée possible.